Sapeur-pompier volontaire, un atout pour votre entreprise

Le sergent Marie Belleperche, est sapeur-pompier volontaire depuis deux ans au Centre de Secours Renforcé de Saint-Jean-d’Angély. Elle est aussi et surtout cadre dirigeant d’entreprise sur Aigrefeuille d’Aunis. Le 7 mars, en compagnie du lieutenant Cuvert, lui-même volontaire et chef de la section des volontaires et du lieutenant Chobelet, chef du centre, elle a présenté aux membres du Club Pro l’intérêt de développer le volontariat sapeur-pompier en entreprise.

Un intérêt, bien évidemment, pour le Service Départemental d’Incendie et de Secours, mais un intérêt aussi pour l’entreprise !

Professionnels et volontaires : complémentaires

Pour les soldats du feu, il faut comprendre que sans les volontaires, rien ne serait possible. En France, on dénombre 35 000 sapeurs-pompiers professionnels pour 230 000 volontaires. En Charente-Maritime, 80% du territoire est sous la responsabilité des seuls sapeurs-pompiers volontaires (2300 personnes en 2018). Cela ne veut évidemment pas dire que les professionnels n’interviennent pas sur ces secteurs-là, mais ils n’y sont pas basés.

Pour le lieutenant Chobelet, « les volontaires sont la colonne vertébrale, et les professionnels, la moelle épinière ! » Autrement dit, avoue-t-il, « sans le volontariat, notre modèle de sécurité civile serait mis à mal. »

La question qui se pose avec acuité désormais, c’est une insuffisance du nombre de volontaires. En journée, le nombre moyen de sapeurs-pompiers volontaires disponibles est de 375 sur le département. « Dans la majorité des cas, cela suffit, explique le lieutenant Chobelet, mais pas toujours… »

Le Centre de Secours Renforcé de Saint-Jean-d’Angély devrait répondre présent sur ses quelques 2000 interventions par an, avec en moyenne 1/3 de professionnels et 2/3 de volontaires. En réalité, les interventions se font plutôt à 50/50. Mais du coup, ce manque de volontaires du CSR oblige à avoir recours aux centres de secours des alentours… qui sont à leur tour ainsi affaiblis.

70% des interventions sont des secours à personne. Seules 10% sont des incendies. Le reste étant les accidents de la route et autres (comme la captation d’animaux ou des inondations).

Le paradoxe du volontariat –ce qui peut-être explique la difficulté à recruter–, c’est que sa première mission, c’est d’être disponible, ce n’est pas nécessairement de partir en intervention. Et évidemment, plus il y a de volontaires, plus s’allège la disponibilité de chacun. La réalité de l’engagement en intervention du volontaire se mesure en quelques pourcent de sa disponibilité. Mais, explique le lieutenant Chobelet, « c’est un cercle vertueux : plus il y aura de gens disponibles, moins ils seront sollicités, et meilleure sera la réponse opérationnelle ». Aujourd’hui, explique-t-il, en Vals de Saintonge, sur des secteurs éloignés de St-Jean-d’Angély, le départ possible en intervention des forces locales peut être inférieur à 50%. C’est alors St-Jean ou un autre centre qui doit prendre le relais.

Côté entreprise, c’est gagnant-gagnant !

Pourquoi l’entreprise a tout à gagner à avoir dans ses effectifs un ou des sapeurs-pompiers volontaires ?

D’abord, pour ses propres risques de sinistres ! Le lieutenant Chobelet rappelle qu’un incendie s’éteint… avec un verre d’eau la première minute, mais avec seau d’eau dès la 2e et carrément avec un camion pompe à la troisième. Sans compter les accidents du travail et autres malaises, pour lesquels un sapeur-pompier saura quoi faire : il peut devenir sauveteur- secouriste du travail (SST). Au-delà, c’est aussi une forme d’engagement citoyen de l’entreprise. Et cela peut aussi avoir quelques avantages financiers : réduction de la prime d’assurance incendie, mécénat, déduction du financement de la formation professionnelle, réduction sur les formations de sécurité, subrogation… Et même une mise à disposition gratuite de salles sur tout le département (dans les centres de secours). Il existe d’ailleurs un Club des partenaires des sapeurs-pompiers de Charente-Maritime.

Et la disponibilité du volontaire, même en centre de secours, ne l’empêche pas nécessairement de travailler : Marie Belleperche explique qu’elle promène son ordinateur portable avec elle…

Le sergent, interrogée sur ses motivations personnelles, a confié ceci : passé la quarantaine, et ayant accompli déjà beaucoup, elle a eu envie de réaliser un projet qu’elle portait depuis l’enfance. Et cela a donc été devenir sapeur-pompier volontaire…

Le parcours du volontaire

Après un pré-entretien, le postulant passe des tests sportifs. Attention, il ne s’agit pas de compétition (d’ailleurs, on peut être volontaire jusqu’à 55 ans), mais simplement de vérification de l’état de santé… Avant une visite médicale du SDIS, évidemment. Une fois, un avis positif donné par le comité de centre, la formation initiale est programmée, qui s’étalera sur deux ou trois ans, à raison de cinq modules d’une semaine maximum : secours à personne, équipier VSAV (véhicule de secours et d’aide aux victimes), interventions diverses, incendie A et incendie B.
Le coût de la formation (au total entre 5000 et un peu plus de 8000 €) est pris en charge par le SDIS

Pratique

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    2019-03-14T12:50:00+01:00
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